L'EUROPE FORTERESSE N'ARRETERA PAS ERDOGAN


Il y a deux jours, la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, avec son sourire léger habituel, a remercié le gouvernement conservateur grec d'être l'"aspida" (bouclier) de l'Europe et a déclaré avec insistance que l'Unione Europeenne ne sera pas divisée, rejetant sur la Turquie d'Erdogan toute responsabilité pour les terribles événements qui s'aggravent chaque jour à la frontière gréco-turque, en conséquence de la guerre sans fin en Syrie mais aussi des politiques des frontières fermés de la UE. Seul le Président du Parlement européen, M. Sassoli, a sauvé l'honneur européen en proposant au moins d'accueillir les mineurs non accompagnés.

Ligne de soutien absolu à la Gréce, dont la Police a tué un jeun migrant et reste totalment inactive face aux agissement des gangs organises à Lesbos et a Chios, parait-il par le parti d’extreme droite Golden Down, qui attaquent les migrants et font des veritable rondes contre ceux qui arrivent à franchir la frontiére. D’ailleurs, le ministre français de l’interieur à confirmé quel es frontières restent fermées, face au chantage turc; et personne, ni Ursula Von der Leyen ni Charles Michel on parlé de l’urgence d’evacuer au plus vite les milliers des migrants dejà presentes sur les iles dans des conditions terribles. Ils on just promis de donner plus d’argent à la Grece.

Il n'y a qu'une seule façon de définir ces mots et ce qui se passe à la frontière entre la Turquie et la Grèce. C'est une honte absolue pour les Européens et pour la plupart de leurs dirigeants européens et nationaux, qui ont fait confiance à un autocrate de plus en plus déséquilibré et ont perdu les années de 2015 à nos jours, refusant d'aborder et de résoudre la question de leur devoir d'aider les personnes innocentes en danger et de mettre en place une politique migratoire sérieuse. Ils ont caché la tête dans le sable, chassant la simple idée qu'Erdogan ne pouvait plus se satisfaire de l'argent reçu, paralysés par les cris des souverainistes, n'envisageant même pas la possibilité de chercher des solutions qui auraient pu être trouvées il y a longtemps : parce qu'au cours de ces années, il aurait été possible de réformer le règlement de Dublin, de préparer des couloirs humanitaires, d'élaborer, compte tenu des événements du terrible conflit syrien, des plans de gestion des flux soudains (ce qui est prévu par une directive européenne, la directive 2001/55/CE, dont personne parle) ; il aurait été possible de travailler sérieusement et de manière cohérente sur une politique unifiée en ce qui concerne le conflit en Syrie et en Libye, il aurait été possible de renforcer, au lieu de continuer à les réduire, les fonds nationaux et européens pour l'aide humanitaire et l'aide à l'intégration des populations immigrées en Europe...

Il y a une vérité très gênante que le discours scandalisé de Von Der Leyen ne veut absolument pas voir. Il n'y a pas que la Turquie qui ne respecte pas les pactes. Cet accord, fortement soutenu par l'Allemagne de Merkel, qui contenait déjà les conditions préalables à sa catastrophe actuelle, disait que l'UE devait reprendre et redistribuer les réfugiés accumulés en Grèce. Ce n'est pas ce qu'il a fait. Sur les 160 000 personnes que les États membres de l'UE s'étaient engagés à redistribuer, 22 000 ont en fait été réaffectées (données nov.2019) depuis la Grèce. L'Allemagne empêche même le regroupement familial, avec pour conséquence que depuis des mois et des années, des enfants, des épouses, des parents de personnes se trouvant légalement en Allemagne ne peuvent pas rejoindre leurs proches, ce qui est contraire au droit international et aux normes européennes. La situation explosive de Lesbos et de la Grèce est entièrement, absolument entièrement la faute des gouvernements de l'UE et de l'inaction des institutions européennes ; les mêmes qui aujourd'hui appellent la Grèce un "bouclier" et pensent qu'ils peuvent résoudre la situation en donnant plus d'argent à la Turquie.

Mais la Turquie accueille aujourd'hui près de 4 millions de réfugiés syriens et même afghans, dont une petite partie seulement se trouve dans des camps équipés ( à peu pres 250.000); des personnes qui représentent un véritable défi à tous points de vue pour un pays en grande difficulté, au-delà des politiques erratiques de son Rais. Quoi qu'il en soit, il était plus qu'évident qu'Erdogan déciderait tôt ou tard d'utiliser cette "arme" pour renverser le coût de ses politiques ratées et agressives à l'égard des réfugiés et de l'UE.

Les gouvernements nationaux ont tous utilisé leur pouvoir d'interdiction pour empêcher l'UE de ne serait-ce que discuter d'une position commune et positive sur l'accueil et ont fait marche arrière face à la dure réalité des personnes prises au piège en Grèce et dans les Balkans : ils n'ont parlé pendant des années que de frontières sûres et aujourd'hui, ils restent sans voix face à la police grecque, aux enfants qui meurent de froid, aux milliers de personnes rassemblées pour fuir une guerre réelle et cruelle et qui sont toutes  et tous des candidats légitimes à l'asile et de protection. Aujourd'hui, la seule façon d'avancer est d'ouvrir les frontières et de redistribuer les réfugiés en activant la protection humanitaire temporaire, en évacuant le plus rapidement possible les camps surpeuplés, instables et insalubres des îles grecques  et en prenant des mesures pour mettre fin au massacre d'Idlib. Il est difficile mais pas impossible d'expliquer aux citoyens européens que c'est la seule chose à faire en ce moment. C'est précisément parce que nous sommes Européens et que nous nous soucions des valeurs de liberté et de défense des droits de tous que nous ne pouvons nous résigner à la souffrance inutile de tant de personnes que nous avons le devoir légal et moral de protéger. Et nous ne pouvons pas continuer à accepter des solutions fausses et improvisées, qui rendent les problèmes encore plus graves et insolubles.